Convargo permet aux professionnels d’entrer en relation avec des transporteurs routiers via le canal numérique. Maxime Legardez, le CEO de Convargo qui sera présent lors de Les Enjeux Innovation B2B le 16 novembre, nous parle de leur modèle et de leurs futurs projets.
Les Enjeux Innovation B2B : Pouvez-vous nous présenter votre service ?
Maxime Legardez : Le transport routier de marchandise est un marché qui représente environ 44 milliards d’euros de CA en France, sachant que 99% de nos produits quotidiens passent par la route. C’est un marché très fragmenté, avec plus de 40 000 sociétés de transport en France dont 90% qui opèrent avec moins de 10 camions, et considéré comme sous-efficient puisqu’entre ¼ et ⅓ des camions circuleraient à vide.
Forts de ce constat, nous avons conçu un nouveau service de transport routier de marchandise (NDLR : TRM) qui permet de mettre en relation via une plate-forme numérique les expéditeurs, que ce soit des TPE/PME ou grands groupes qui ont des besoins d’expédition de marchandises, avec des transporteurs routiers qui possèdent des camions.
En quoi vos services sont-ils innovants pour les clients expéditeurs ?
Pour résumer, notre plate-forme en ligne simplifie et optimise les transactions sur le marché du transport des marchandises.
Notre proposition de valeur pour les expéditeurs, petites ou grandes entreprises, repose sur le fait qu’on leur donne accès à une plate-forme en ligne très simple pour expédier leurs marchandises. En effet, pour trouver un transporteur et expédier de la marchandise aujourd’hui il faut passer un grand nombre d’appels téléphoniques et envoyer de nombreux e-mails.
Deuxièmement, nous leur donnons accès à un vaste réseau de transporteurs. Troisièmement, nous sommes en mesure de proposer un prix de manière instantanée, à un prix qui permet aux entreprises de faire des économies sur leurs coûts de transport. Il existe une grande opacité sur les prix dans le transport routier ; il est quasiment impossible de faire une estimation de prix d’un envoi sans passer plusieurs appels pour faire des comparaisons.
Grâce à notre algorithme basé sur des dizaines de paramètres, nous sommes capables de donner un prix immédiatement. Le quatrième point qui nous distingue est qu’on permet aux expéditeurs d’avoir plus d’informations sur leurs expéditions. Ils peuvent savoir à quel moment leurs marchandises ont été chargées, où elles se trouvent, quand elles seront livrées, et ils seront prévenus en cas de retard. Cela constitue une avancée par rapport aux pratiques actuelles. De plus, nous digitalisons l’ensemble du processus transactionnel, tous les documents de transport et le paiement. L’expérience utilisateur est donc entièrement en ligne. Lors de notre intervention le 16 novembre, nous détaillerons notre modèle, ses développements et les projets pour offrir une expérience utilisateur encore optimisée.
Quel est votre modèle économique ?
Nous prenons une commission sur le prix du transport. Du côté expéditeur ou transporteur, l’accès à la plateforme est gratuite. Nous ne sommes rémunérés que lorsqu’un transport est exécuté via la plateforme.
Quels sont les chiffres clés de votre activité et de l’entreprise ?
Aujourd’hui, nous avons plus de 1 000 utilisateurs actifs côté expéditeurs et plus de 2 000 transporteurs qui représentent une flotte de 100 000 camions en France et en Europe. Nous affichons sur 2017 une croissance de l’ordre de 30% par mois.
Vous êtes souvent décrit comme le « Blablacar du transport routier ». Est-ce que cette analogie vous semble juste ?
Notre point commun avec Blablacar est la problématique de l’optimisation : si vous allez seul à Marseille et qu’il y a encore 4 places dans votre voiture, pourquoi ne pas en faire bénéficier d’autres personnes qui ont besoin d’y aller. Ça a aussi des impacts écologiques positifs. Pour nous c’est similaire – il arrive qu’un transporteur qui a 5 ou 6 camions mais pas de structure opérationnelle informatisée, livre sa marchandise dans une ville mais rentre à vide, alors qu’il y a des professionnels qui veulent expédier des marchandises sur cette route.
L’optimisation est vraiment un terme important pour nous, et c’est comparable à des modèles comme Blablacar même si le secteur et les problématiques sont différents.
A l’instar d’un blablacar justement, vous proposez un système d’évaluation. Qui peut évaluer ? Uniquement le client ou bien également le transporteur ?
Aujourd’hui le système d’évaluation est interne. Nous demandons à nos expéditeurs comment s’est passé le transport pour que nous puissions organiser notre base de données en fonction de la qualité des transporteurs. Notre objectif à terme, est d’arriver à un système comparable à celui de Booking dans l’hôtellerie, car aujourd’hui le niveau d’exigence des expéditeurs augmente drastiquement. Ils veulent des transporteurs de qualité, qui arrivent à l’heure et qui repartent sans problèmes de manutention. Les expéditeurs pourront automatiquement noter les transporteurs et accéder en priorité aux meilleurs transporteurs. Il est également prévu que les transporteurs notent les expéditeurs, dans la mesure où il existe aussi des bons et des mauvais expéditeurs. De temps en temps des transporteurs arrivent chez l’expéditeur alors qu’il n’est pas là ou alors la marchandise n’est pas prête. Cela crée également des problèmes opérationnels.
Vous disposez d’une application mobile. Que permet-elle ? Et où en êtes-vous du point de vue des usages ?
L’application mobile est à destination des chauffeurs routiers qui peuvent voir à tout moment s’il y a un chargement à faire à proximité ou sur leur route, envoyer des ordres de transport, recevoir la preuve de livraison instantanément, géolocaliser les chauffeurs et recevoir les différents statuts en temps réel. Du côté des expéditeurs, ils passent par la plateforme web qui fonctionne aussi sur mobile, pour envoyer leur marchandise.
La marge du secteur routier, est d’environ 1%, ce qui est peu. Si vous apportez des opportunités de business aux sociétés de transport, en fonction de leurs besoins et des routes qu’elles utilisent, c’est très intéressant pour elles. Je parlerai le 16 novembre de nos services mobiles, les premiers enseignements en termes d’usage et les projets à venir.