Le spécialiste des solutions électriques pour le bâtiment accélère sa transformation digitale et son adoption de l’IA. Julien Maillard, Directeur de la Digital Factory et sponsor du programme IA, présente les priorités, les succès et les défis de cette transition au service des clients comme des collaborateurs.
INNOVATION B2B : Pouvez-vous nous présenter Hager en quelques mots ?
Julien Maillard : Hager Group est un leader dans le domaine de la fourniture de solutions et de services électriques pour les bâtiments résidentiels, tertiaires et industriels. Nous proposons un ensemble de produits, de services et de solutions destinés aux secteurs résidentiel et tertiaire. Nous sommes essentiellement un groupe B2B : nos clients sont des installateurs électriciens, des architectes, des bureaux d’études ou encore des grands comptes.
Le groupe réalise plus de trois milliards d’euros de chiffre d’affaires, emploie environ treize mille personnes et est présent dans plus de 100 pays avec 23 usines réparties dans le monde.
Vous dirigez la Digital Factory. Quelle est sa mission et son rôle au sein du groupe ?
La Digital Factory a été créée il y a sept ans dans le cadre du premier plan de transformation digitale de Hager. Elle a pour mission d’accompagner la digitalisation de la relation client et de fournir des outils de support aux équipes marketing et forces de vente. Nous gérons donc les sites web, le e-commerce, l’intégration avec les distributeurs, les applications mobiles, les réseaux sociaux et l’ensemble des points de contact numériques.
En back-office, nous pilotons tout l’écosystème CRM, avec une plateforme centrale et de nombreux outils qui nous aident à animer la relation client et à exploiter la data. L’équipe est composée d’une cinquantaine de personnes, principalement basées à Paris et notre siège français d’Obernai.
Sur quoi repose votre stratégie IA ?
Nous avons lancé un programme IA l’année dernière, afin de poser des bases claires pour tout le Groupe sur le sujet. Ce programme repose sur quatre piliers, dont une gouvernance orientée risque, avec le légal, l’éthique, la cybersécurité, les achats et la protection des données ; un pilier communication et formation au sein de l’entreprise ; un pilier de structuration du portefeuille d’initiatives et un dernier de réalisation technologique. J’en parlerai davantage lors de mon intervention à la conférence INNOVATION B2B 2025 le 11 décembre.
Il existe désormais plusieurs niveaux de sensibilisation et de formation, depuis le comité exécutif jusqu’aux employés, avec une formation obligatoire déployée pour tous. Nous avons également rédigé une charte IA afin de cadrer les usages dans l’entreprise.
Pourquoi cette structuration était-elle nécessaire ?
L’enjeu était en premier lieu d’éviter la dispersion et la prolifération d’initiatives non encadrées, ce qu’on appelle la « shadow AI ». Nous avons donc mis en place un réseau d’« AI champions » au sein des différentes fonctions, en lien avec l’équipe du programme IA, qui collecte les cas d’usage, les priorise et les accompagne jusqu’à leur mise en œuvre.
En un peu plus d’un an, plus d’une centaine d’initiatives ont été remontées dans des domaines variés comme le marketing, les ventes, la finance, les ressources humaines ou la chaîne d’approvisionnement. Une équipe composée d’une dizaine de personnes réalise ensuite les cas d’usages pertinents identifiés.
Nous avons par ailleurs déployé des outils pour tous pour utiliser l’IA au quotidien, et nous nous questionnons aussi sur comment mettre l’IA au cœur des process de l’entreprise, ainsi que dans les solutions proposées aux clients. Nous travaillons sur les roadmaps 2026/2027 avec l’idée bien sûr de se focaliser sur les cas à forte valeur ajoutée.
Dans tous les cas, l’IA comme toute autre technologie doit nous permettre de toujours mieux servir nos clients
Julien Maillard interviendra lors du débat inaugural de la conférence Innovation B2B 2025 le 11 décembre à Paris.